PLACEMENT A DOMICILE

SERVICE DU PLACEMENT A DOMICILE

Le service de Placement à Domicile a une capacité d’accueil de 60 enfants de 0 à 10 ans, pour lesquels une mesure de placement à domicile a été ordonnée (mesure administrative ou judiciaire).
Le service apporte un soutien éducatif, psychologique et matériel à des familles, tout en disposant d’une capacité de repli des enfants en famille d’accueil en cas de difficultés. Une équipe pluridisciplinaire effectue un accompagnement global de la situation familiale.
L’ensemble des membres de l’équipe de Placement à Domicile est amené à travailler avec la famille en fonction des besoins de celle-ci.
L’intervention des travailleurs sociaux dans les familles peut se réaliser du lundi au samedi de 9h00 à 19h00, avec des possibilités d’intervention de 07h00 à 21h00 en fonction des besoins des familles.

Locaux : 12 avenue prat gimont 31130 balma

NOS AUTRES SERVICES

ATELIER FAMILIAL

HÉBERGEMENT DIVERSIFIÉ

PLACEMENT FAMILIAL

PLACEMENT À DOMICILE

PRÉSENTATION DU PLACEMENT A DOMICILE

Le placement à domicile est une mesure de placement avec hébergement au quotidien chez les parents et consiste à mobiliser les compétences parentales afin de construire un projet garantissant de meilleures conditions de vie pour l’enfant.
Le Service de Placement à Domicile fonctionne de manière continue, sans période de fermeture.

LES OBJECTIFS DU PLACEMENT A DOMICILE

LE PLACEMENT A DOMICILE VISE À :

ASSURER LES CONDITIONS D’UNE SÉCURITÉ des enfants et adolescents dans le cadre de leur famille

AIMPULSER UN PROCESSUS DE CHANGEMENT au sein de la famille en prenant appui sur les compétences parentales.

RÉINSTAURER LES RELATIONS PARENTS-ENFANTS afin qu’elles deviennent suffisamment cohérentes et sereines

SOUTENIR DES PARENTS dans leur parentalité, et ce, en lien avec les besoins repérés de l’enfant

S’ACHEMINER VERS UNE AUTONOMIE FAMILIALE, un mieux-être de la famille pour un mieux-être de l’enfant,

Offrir un mode de prise en charge en amont pour ÉVITER UN PLACEMENT par le biais d’une séparation enfant/ parents ou FACILITER LE RETOUR à domicile en cas de placement antérieur

UN SERVICE D’ACCUEIL ET FAMILLE

-> Depuis le XIXe siècle, l’association Accueil & Famille tente de répondre aux difficultés éducatives rencontrées par les familles. S’inscrivant dans les politiques sociales de son époque l’association « l’œuvre de l’adoption » a pu répondre aux demandes d’éloignement des familles et d’adoption des enfants confiés.

-> Dans les années 70, l’évolution des mentalités et des politiques sociales amène à l’élaboration de nouvelles conceptions, centrées sur le respect de la famille, de l’enfant et du lien parents/enfants. Le service évolue et devient un service de placement familial.

> En 1994, l’Association distingue les actions menées en direction des mineurs de celles consacrées aux majeurs par la création du service des jeunes majeurs.

> En 1997, ouverture du Point Rencontre au sein du service de placement familial. Il étend progressivement ses activités à la demande du Juge aux Affaires Familiales. L’espace-rencontre est alors pensé comme lieu de (ré)affiliation et d’étayage parental.

> En 2014, le service de médiation est créé. Le service dédié aux jeunes majeurs devient « Le Passage », service d’hébergement diversifié qui s’adresse aux adolescents et aux jeunes en difficulté sociale et d’insertion.

> En 2005, les assistantes maternelles, accompagnant les enfants de façon permanente, deviennent des assistants familiaux (loi n°2005-706 du 27 juin 2005 relative aux assistants maternels et aux assistants familiaux).

> En janvier 2019, la création du service de placement à domicile prend tout son sens dans une période de réflexion quant à de nouveaux modes d’intervention auprès des enfants et de leur famille. Comment penser l’intervention de l’assistant familial non plus dans la suppléance, mais comme un professionnel auprès duquel les parents et l’enfant peuvent s’adosser le temps de quelques jours.
Ces quelques mots marquent tout l’enjeu qui est le nôtre de construire « pour » et « avec » ces parents une parentalité qui permettra à l’enfant de se développer harmonieusement.

PRESENTATION DU PLACEMENT A DOMICILE

LES MISSIONS DU PLACEMENT A DOMICILE

La loi1 prévoit que « Chaque fois qu’il est possible, le mineur doit être maintenu dans son milieu actuel »

Le cadre juridique est donné par les articles 375-3 du Code Civil et L.221-1, alinéa 5 du Code de l’Action Sociale et des Familles : il s’agit d’une nouvelle modalité d’exécution d’une mesure d’accueil judiciaire ou provisoire « confiant un mineur à un tiers ». Cette modalité est inscrite dans la mesure et autorise un droit de visite et d’hébergement pouvant aller jusqu’à l’hébergement quotidien du mineur dans son milieu de vie habitue

Des missions définies par l’agrément

Inscrite dans le cadre général du Droit, fixée par décision administrative ou judiciaire, cette mesure, appelée placement à domicile est une modalité particulière d’accueil provisoire ou d’assistance éducative qui permet un accompagnement intensif au domicile du mineur et de sa famille avec possibilité si nécessaire, de recourir à un hébergement exceptionnel ou périodique.

Le service de Placement à Domicile a une capacité d’accueil de 60 places en file active pour des enfants de 0 à 10 ans.

Dans le cadre d’accueil de fratrie, des dérogations pourront être accordées par les services du Conseil Départemental 31. Le service ne prend pas en charge des enfants au titre du placement direct.

Les missions du service DE PLACEMENT A DOMICILE

Le service intervient auprès de familles et d’enfants « confrontés à des difficultés risquant de mettre en danger la santé, la sécurité, la moralité ou de compromettre gravement leur éducation ou leur développement physique, affectif, intellectuel et social […] »  afin :

  • D’apporter un soutien matériel, éducatif et psychologique tant aux mineurs et à leur famille ou à tout détenteur de l’autorité parentale.
  • De veiller à ce que les liens d’attachement noués par l’enfant avec d’autres personnes que ses parents soient maintenus, voire développés, dans son intérêt supérieur.

UN CADRE DÉFINI PAR DES POLITIQUES NATIONALES

Les interventions sont encadrées par la réglementation régissant l’action sociale et plus particulièrement la protection de l’enfance.

DÉCLARATION DES DROITS DE L’ENFANT
« Les États parties veillent à ce que l’enfant ne soit pas séparé de ses parents contre leur gré, à moins que les autorités compétentes ne décident, sous réserve de révision judiciaire et conformément aux lois et procédures applicables, que cette séparation est nécessaire dans l’intérêt supérieur
de l’enfant. Une décision en ce sens peut être nécessaire dans certains cas particuliers, par exemple lorsque les parents maltraitent ou négligent l’enfant, ou lorsqu’ils vivent séparément et qu’une décision doit être prise au sujet du lieu de résidence de l’enfant. »

La loi du 2 janvier 2002

Cette loi prévoit plusieurs dispositions afin de passer de la protection de la personne fragile à la reconnaissance d’un usager citoyen. Parmi ces dispositions, le droit des personnes accueillies est clairement affirmé à travers plusieurs principes tels que :

LE RESPECT DE LA VIE PRIVÉE,INTIMITÉ, SÉCURITÉ

LE DROIT À UN ACCOMPAGNEMENT PERSONNALISÉ ET DE QUALITÉ

L’ACCÈS À TOUTE INFORMATION OU DOCUMENT RELATIF À L’ACCOMPAGNEMENT

LA PARTICIPATION DIRECTE À LA DÉFINITION DU PROJET D’ACCOMPAGNEMENT

BESOINS DES ENFANTS ET PARENTS

PRÉSENTATION DES FAMILLES ACCOMPAGNÉES

L’activité du PAD couvre un territoire étendu recouvrant l’agglomération toulousaine, les territoires au Nord (Tarn, Tarn-et-Garonne), ainsi que le Gers sur l’Ouest.

Afin de limiter les temps de déplacement, deux équipes pluridisciplinaires sont constituées, intervenant toutes deux à Toulouse, ainsi qu’à l’Ouest pour l’une et sur le Lauraguet pour l’autre.

La diversité des âges appelle le développement de compétences spécifiques (en particulier sur l’accompagnement
de la petite enfance) ainsi qu’une palette étendue de modes
d’accompagnement

Un accueil inscrit dans une diversité de parcours

Le service de Placement à Domicile répond à divers types de parcours :

  •  Accompagner le retour progressif d’un enfant en famille après une période de placement
  • Lors d’un travail spécifique visant à préparer l’enfant et sa famille à la mise en œuvre d’un placement séquentiel ou continu
  • Intensifier le soutien de la famille à la suite d’une mesure d’AED7 ou d’AEMO8 pour lequel il semble nécessaire de favoriser le maintien de l’enfant dans son milieu naturel en évitant la séparation physique.
  • Lorsqu’un placement traditionnel en établissement ou en famille d’accueil s’avère impossible compte tenu des besoins du jeune.

LES PRINCIPAUX ENJEUX DANS LA RÉPONSE AUX BESOINS

Les enfants ou jeunes qui bénéficient de cette mesure sont issus de familles d’origine et de niveau social diversifiés. Le PAD ne se limite pas à un type de difficulté.
Pour autant, plusieurs facteurs de fragilité sont récurrents, parmi lesquels :

  •  L’accès aux soins.
  • La différenciation des places au sein de la famille.
  • Le mal-logement.
  • La continuité de la scolarité.
  • Les problématiques conjugales.
  • La place du père

L’accès aux soins

L’accès constitue un enjeu concernant tant enfants que parents, le service privilégiant une approche globale. Les problèmes de santé des parents peuvent avoir des répercussions sur les enfants.
Trois freins majeurs sont identifiés :
• La mobilisation sur un projet de soin
• La difficulté à mettre en œuvre les démarches, de façon très concrète
• Les délais d’accueil dans les structures de soin publiques, les soins libéraux étant souvent peu accessibles financièrement

Les axes d’évolution
• Être mieux repéré par les structures de soin en développant la communication
• Sensibiliser sur l’accès aux soins en développant l’éducation à la santé, dans une perspective de mobilisation

La différenciation des places au sein de la famille

Certains enfants assument des rôles au sein de la famille pouvant s’assimiler à une « parentification ».

Le mal-logement
Le mal-logement recouvre deux problématiques :
• La surpopulation : les logements ne sont pas adaptés à la composition de la famille
• L’entretien des logements

La continuité de la scolarité
Les acteurs de la scolarité tendent à répondre par l’exclusion, la réorientation ou la réduction du temps d’enseignement aux problèmes de comportement que les jeunes peuvent rencontrer.

Les problématiques conjugales : faire émerger la demande, et orienter vers
Les familles sont fréquemment marquées par des conflits relationnels, que ce soit dans le cadre de conflits de couples conjugaux, ou de couples séparés.

→ NOS REPÈRES
• Différencier couple parental et couple conjugal : nous nous concentrons sur le premier, tout en prenant en compte le second, sans intervention. Les deux niveaux sont toutefois nécessairement liés.
• La porte d’entrée, ce sont toujours les enfants.

→ Axe de développement
Développer les liens avec les acteurs de la médiation, afin de pouvoir orienter des familles. Il s’agit en particulier de clarifier les liens avec le service de l’association : comment le mobiliser afin de bénéficier de sa proximité, tout en n’introduisant pas de confusion et en garantissant la place de tiers ?

La place du père

Développer les liens avec les acteurs de la médiation, afin de pouvoir orienter des familles. Il s’agit en particulier de clarifier les liens avec le service de l’association : comment le mobiliser afin de bénéficier de sa proximité, tout en n’introduisant pas de confusion et en garantissant la place de tiers ?

→ NOS REPÈRES
• Ne pas reconnaître voire amplifier les déséquilibres, compte tenu de la plus grande disponibilité des mères
• Nous veillons à réintroduire le père, en envisageant à la fois la place laissée, et la place investie
• Intervenir sur de larges plages horaires afin de prendre en compte les contraintes de disponibilité de chaque membre de la famille, et plus particulièrement
des pères

Prendre en compte les enjeux inter culturels et de difficulté de maîtrise de la langue française

Le service est attentif aux enjeux inter culturels :
• Mobilisation d’interprètes sur les temps clés (admission…)
• Mise en lien avec des associations communautaires.

Le principe est d’aller à la rencontre de la culture de l’autre.
La famille est abordée à partir de sa culture.

NOS RÉFÉRENCES DANS L’ÉVALUATION DES BESOINS DES FAMILLES

LES BESOINS FONDAMENTAUX DES ENFANTS
Le service mobilise les repères définis à l’issue de la démarche de consensus sur les besoins fondamentaux de l’enfant en protection de l’enfance (2017).

« Tout enfant a besoin pour grandir, « s’individuer » et s’ouvrir au monde, d’une base de sécurité interne suffisante pour explorer et acquérir des habilités (physiques, psychologiques, langagière, d’apprentissage, d’estime de soi, et de relations aux autres), favorables à son autonomie et à sa socialisation. »

Les professionnels analysent donc la réponse aux besoins fondamentaux des enfants à partir de la typologie suivante :

Un accueil inscrit dans une diversité de parcours

Le service de Placement à Domicile répond à divers types de parcours :

  •  Accompagner le retour progressif d’un enfant en famille après une période de placement
  • Lors d’un travail spécifique visant à préparer l’enfant et sa famille à la mise en œuvre d’un placement séquentiel ou continu
  • Intensifier le soutien de la famille à la suite d’une mesure d’AED7 ou d’AEMO8 pour lequel il semble nécessaire de favoriser le maintien de l’enfant dans son milieu naturel en évitant la séparation physique.
  • Lorsqu’un placement traditionnel en établissement ou en famille d’accueil s’avère impossible compte tenu des besoins du jeune.
placement A DOMICILE

NOS PRINCIPES
D’INTERVENTION

Un des principaux objectifs du Placement à Domicile est d’accompagner les parents en souffrance dans leurs fonctions parentales.

Didier HOUZEL évalue10 les capacités parentales à l’œuvre dans la relation avec l’enfant selon 3 axes :

  • L’exercice de la parentalité, qui correspond à tout ce qui fonde et organise la parentalité. Les parents inscrivent leur enfant dans l’histoire familiale, dans une identité propre. Cet exercicwe de la parentalité passe par des actes constituant un engagement face à la société, tels que la reconnaissance de l’enfant et la transmission du nom, l’exercice de l’autorité parentale, etc.
  • L’expérience de la parentalité, qui s’inscrit dans le registre de l’émotionnel, des affects et de l’imaginaire.
    Il s’agit de l’expérience subjective impliquée dans le processus de parentification. En effet, pour être parent il ne suffit pas d’être biologiquement le géniteur de l’enfant, ni d’être désigné comme parent. Il reste encore à devenir parent dans sa propre personnalité et dans son fonctionnement psychique.
  • La pratique de la parentalité, qui est constituée par l’ensemble des soins quotidiens, psychiques ou physiques, que les parents doivent accomplir auprès de leur enfant (alimentation, hygiène, surveillance, socialisation
    et éducation, …).
    Sur cette base de définition de la parentalité, il semble important d’amener les parents à mieux comprendre leur dysparentalité.

Les professionnels sont porteurs de changement possible chez les parents, en valorisant leur plasticité psychique et en soutenant l’évolution de l’attention portée à leur enfant

L’écoute de la propre souffrance du parent et de l’enfant permet la restauration des liens d’attachement. Le travail s’inscrit alors dans le décryptage et la mise en récit de ce qui a fait souffrance dans cette déliaison parentale.

L’autre objectif principal sera de créer les conditions de sécurité nécessaires à des liens d’attachement de qualité.

LES REPÈRES QUI GUIDENT NOTRE PRATIQUE

UN CADRE D’ACCOMPAGNEMENT BIENTRAITANT FAVORISANT L’EXERCICE DES DROITS DES PERSONNES

Recommandation : La bientraitance est une notion qui ne peut se comprendre que dans le sillage d’une recherche collective de sens. Elle s’inscrit dans le projet éthique indissociable de l’action sociale.

Culture du respect de la personne et de son histoire, aller-retour entre penser et agir, la bientraitance est relayée par les outils d’information et de participation définis par la loi du 2 janvier 2002. Le service met par ailleurs en œuvre des dispositions de prévention et de réponse aux situations de maltraitance pouvant survenir.
L’implication de l’enfant et de sa famille est recherchée à toutes les étapes de l’accompagnement ainsi que dans la vie du PAD

Animer la participation à l’intérieur du cadre de la mesure,
c’est se confronter aux tensions inhérentes aux actions de
protection.

Entendre les enfants indépendamment de leur parent

Essentielle, la rencontre des enfants hors de la présence des parents n’est cependant pas spontanée dans le cadre du placement à domicile. Si les parents peuvent faire barrage, le frein peut aussi résider dans le conflit de loyauté de l’enfant, la crainte du placement pouvant empêcher leur expression.

Notre pratique : « Les enfants ne se livrent pas spontanément. Il y a besoin de temps pour construire une relation, afin de ne pas insécuriser les parents comme l’enfant. Nous veillons à ne pas forcer les choses. ».

NOS PRINCIPES
D’INTERVENTION

→ NOS REPÈRES

  • Permettre l’expression sans exposer les enfants.
  • Multiplier les formes d’expression des enfants afin de proposer des supports

Le projet individuel pour l’enfant constitue le principal support
de participation à la mise en œuvre de l’accompagnement. Il
est présenté dans la partie consacrée au parcours d’accompagnement.

→ Nos engagements :

  • Proposer au mineur de signer les différents documents rédigés par les professionnels (projet personnalisé, DIPC etc.), si celui-ci est en capacité de comprendre le sens d’une signature
  • Informer l’enfant de la date et du lieu des principales réunions concernant son accompagnement, du contenu qui sera abordé et des personnes présentes ; du déroulement ; des conclusions ; des conséquences.

La participation à la vie institutionnelle du PAD

Au-delà de l’obligation, il apparaît utile de recueillir le regard porté par les mineurs et leurs familles sur le PAD.
→ Nos engagements :
Solliciter les parents sur les différents outils et supports institutionnels
Mettre en place des groupes de parole des parents sur des sujets ayant trait à la parentalité, sur le fonctionnement du service.

UN ACCOMPAGNEMENT GLOBAL DE LA SITUATION FAMILIALE

Travailler pour l’enfant, mais « avec » les parents
Le service prend appui sur le système familial en associant tous les acteurs significatifs (fratrie, famille élargie, amis) composant le réseau de l’enfant.
Pour autant, tout ce qui vient étayer le système familial, le renforcer dans ses compétences, que cela concerne un parent ou un membre de la fratrie, est au service du développement de l’enfant pour lequel une « mesure » a été prise.

Nous envisageons la famille comme un système complexe.

Prendre en compte la complexité, c’est notamment reconnaître l’inscription des situations dans une histoire familiale.

Notre pratique : « Les parents sont « enfants de », « issus de »,
nous devons faire avec leur histoire. Nous abordons avec eux
la façon dont ils intègrent leur(s) enfant(s) à ce récit.

Envisager la complexité, c’est aussi prendre en compte la place des différents acteurs présents, comme absents.

UNE APPROCHE NON NORMATIVE DES FAMILLES
La reconnaissance de la place des familles
Le service soutient et remobilise les parents dans leurs fonctions éducatives. Il s’agit moins de prescrire des solutions et attitudes que de travailler à une prise de conscience, et d’associer la famille à toutes les étapes.
→ Nos engagements :
Expliciter nos analyses, présenter nos écrits transmis à l’ASE et aux magistrats. Ne pas se cacher derrière l’ASE. Pouvoir partager les points de désaccord ;
• Le respect des familles et des enfants.

Compte tenu du contexte d’intervention, certaines limites peuvent toutefois s’imposer :
Le détail de ce qui est élaboré autour de la situation n’est pas toujours restitué, mais les objectifs sont explicites. Notre garantie éthique : la référence à un jugement et/ou aux orientations définies par l’ASE, le service n’est pas le juge.
• La confidentialité des propos individuels : le partage des informations au sein de l’équipe peut être jugé nécessaire sur la base de l’utilité pour la réflexion collective et les interventions de chacun.

Plus les personnes accompagnées conçoivent leurs solutions et plus elles se mettent en place. La référence au cadre de la mesure éducative est complétée par une posture professionnelle privilégiant l’humilité.

Notre pratique : « l’humilité, c’est éviter de se poser en sachant. Ne pas leur renvoyer tout ce qu’ils ne savent pas faire. C’est aussi être au clair sur nos limites : ne pas vouloir tout chambouler. »

Cette posture se réfère à un principe de responsabilité : veiller à ne provoquer que les changements que le service peut accompagner et sécuriser. Il s’agit de rester à sa place et de ne pas se substituer à d’autres acteurs.

Point de vigilance : des partenaires peuvent se mettre en retrait lorsque le PAD intervient.

Il peut toutefois être difficile de faire émerger une demande de la part des familles vis-à-vis de l’éducation de leurs enfants.

« Les demandes mettent du temps à s’exprimer. Initialement, elles concernent plutôt le logement et d’autres aspects très quotidiens. »

Reconnaître les ressources présentes dans le foyer familial
Respect, reconnaissance, considération : nous veillons à mettre en valeur les ressources et le potentiel de chacun.

Certaines difficultés sont liées à des phénomènes de dévalorisation, de manque de confiance en soi ou de doute des parents dans leurs capacités.

UN ACCOMPAGNEMENT GLOBAL DE LA SITUATION FAMILIALE

L’approche par compétences prend le contrepied de la dynamique généralement centrée sur l’identification des incapacités et insuffisances des pratiques parentales.
Un enjeu dans le soutien des familles : elles ont peu de relais familiaux, ou des relais trompeurs.

Prévenir les réactions défensives
Les professionnels s’appuient de façon privilégiée sur les conversations quotidiennes, qui permettent d’aborder les sujets de façon fluide et spontanée.

Nous favorisons une prise de conscience, en évitant de les placer sur la défensive.

Pour autant, il n’est pas toujours opportun d’intervenir sur le moment même, des relais sont assurés afin que le bon interlocuteur aborde le bon sujet au bon moment.

Le respect du temps psychique nécessaire aux enfants et aux familles pour faire autrement
Le service veille à conjuguer durée d’intervention limitée et respect du rythme des personnes.

Le premier mois est consacré à établir une relation : se rencontrer, évaluer, croiser les regards.

Le service se base sur les attendus du Juge, et veille à ne pas multiplier les objectifs dans les projets. L’équipe priorise les
objectifs atteignables pour ne pas perdre les familles et se
perdre en tant que professionnel.

Point de vigilance :
éviter de prolonger outre mesure
l’intervention du PAD en continuant à identifier des objectifs
d’évolution.

Prendre le temps de tisser un lien de confiance avec la famille
Le temps de la rencontre fait partie de l’intervention, tisser
un lien de confiance avec la famille demande un engagement
de chacun.
« Notre engagement signifie qu’ils peuvent compter sur nous. Le regard croisé entre pairs permet d’ajuster les limites au cas par cas. »

Chacun est par ailleurs attentif aux enjeux de contre-transfert,
d’où l’importance de baliser et d’investir des espaces « pour se
dégager de ce qui se joue en nous ».
« C’est révélateur des dynamiques familiales. Il faut préserver ces espaces informels de réflexivité. »
Les familles sont parfois ambivalentes entre le désir de s’affranchir du poids de mesures judiciaires et le besoin de conserver un lien avec des professionnels reconnus comme aidants.

CHAQUE FAMILLE EST ACCOMPAGNÉE PAR L’ENSEMBLE DE L’ÉQUIPE

Chaque famille est rencontrée par l’ensemble des intervenants de l’équipe pluridisciplinaire au cours du premier mois d’accompagnement, afin de réaliser un diagnostic le plus « objectif » possible.
Sont désignés, par la suite, au moins deux intervenants réguliers par famille.

POINTS DE VIGILANCE ET PARADOXES

Les professionnels sont confrontés à des paradoxes inhérents
à l’accompagnement dans le cadre de la mesure.
Accompagner les parents ou prendre soin des enfants ?
Les professionnels accompagnent les parents, en ayant toujours en tête ce que cela apporte à l’enfant. Nous cherchons à faire alliance avec les parents afin de prendre soin des enfants, en prévenant toute situation de rivalité, insupportable pour les parents.

« La différenciation entre métier est structurante et prévient les déséquilibres. »

Le partage des rôles auprès de la famille entre les qualifications permet de différencier les interventions. Celui-ci est ajusté au cas par cas, à partir de l’évaluation initiale.
Nous faisons comprendre à l’enfant qu’il peut nous parler en dehors de ses parents.

S’adapter à la façon de vivre des familles ou normaliser ?

Nous nous adaptons au mieux à la façon de vivre des familles et nous veillons à ne pas entrer au domicile avec des velléités
de normalisation.
« Notre référence permanente, ce sont les conditions de préservation de la santé et des capacités de développement des enfants. Nous sommes vigilants vis-à-vis de nos représentations personnelles »

Les besoins de l’enfant font tiers et permettent de se décaler d’un risque de stigmatisation.

Dans le même temps, le service se réfère au cadre réglementaire, « notre rôle est de le rappeler ».

Nous avons un rôle pédagogique sur ce qui est admissible ou pas, en donnant le cas échéant à voir qu’il y a d’autres façons de faire.

Accompagner dans le cadre du projet pour l’enfant… tout en construisant l’intervention avec ce qu’amènent les familles

Le service se réfère à la mesure et au projet pour l’enfant, tout en mobilisant les familles dans un rôle d’acteur.

« Il est souvent difficile de faire émerger la demande des parents. »

L’OFFRE D’ACCOMPAGNEMENT

LE PARCOURS D’ACCOMPAGNEMENT

L’accompagnement des transitions jalonnant le parcours d’accompagnement est nécessaire tant pour le jeune que sa famille.

LES MODALITÉS D’ADMISSION

Le premier accueil constitue un moment important pour le jeune et sa famille.

Parole de professionnelle : « C’est un temps important, de rencontre […]. C’est pourquoi il est important que cet entretien soit cadré au niveau institutionnel..

Il s’agit de donner du sens à la mesure, tant pour l’enfant que
pour ses parents.
Les professionnels prennent un temps d’explication avec le mineur sur les différents documents (attendus du juge, projet pour l’enfant, rapports d’évaluation etc.), y compris ceux n’étant pas rédigés par le PAD, et leur articulation entre eux.

Durant le premier mois de l’admission, chaque membre de l’équipe pluridisciplinaire rencontre la famille et les enfants à partir du domicile familial. Des temps individuels sont proposés à chacun des membres de la famille.

Suite à la présentation de la situation par le référent de l’ASE, une synthèse de pré-admission se tient au service du Placement à Domicile. L’objectif est de présenter la situation à l’assistante familiale positionnée sur la situation en cas de repli. Animée par le chef de service, cette instance permet de définir et d’élaborer en équipe pluridisciplinaire les axes du DIPC.

placement A DOMICILE

Établir la relation avec les familles

→ Notre objectif : réussir une « adoption mutuelle », une amorce de confiance

POINTS DE VIGILANCE ET PARADOXES

Nos engagements pour favoriser la confiance

  • La référence à ce qui fait loi, le mandat du juge des Enfants
  • Un cadre clair d’intervention (qui fait quoi) tant pour les parents que pour les enfants. Importance de la clarté dans le partage des rôles avec l’ASE. Le PPE et le projet doivent poser ces éléments.
  • Le respect des engagements pris auprès de chacun.
  • Une transparence sur ce qui est fait.
  • Le respect de la confidentialité de la parole de chacun dans la limite de ce qui est possible.
  • La considération de chaque membre de la famille avec ses potentialités et ses limites.
  • L’absence de jugement de valeur.
  • Éviter de se substituer aux parents sauf en cas de danger avéré immédiat.
  • La cohérence des professionnels dans leurs interventions

La Synthèse d’admission
Mise en œuvre dans le mois de l’admission sur le service, la synthèse d’admission a pour objectif de poser la première évaluation de la situation familiale et de l’enfant et de dégager des pistes d’accompagnement.

Animée par le Chef de Service, elle se déroule en présence de la psychologue, du référent et des autres membres de l’équipe pluridisciplinaire intervenant dans la situation ainsi que de l’assistant familial susceptible d’accueillir l’enfant dans le cadre d’un repli. Sont conviés à cette synthèse le Référent ASE et la
psychologue ASE ainsi que les partenaires intervenant dans la situation de l’enfant et de sa famille

LA DYNAMIQUE PROJET INDIVIDUEL POUR L’ENFANT

Le premier projet est élaboré dans les 3 mois suivant l’admission

Consultation du jeune, de la famille et centralisation des observations

En amont du projet un entretien avec le jeune et la famille est organisé, afin d’échanger sur les représentations respectives de la situation et orienter le projet.

La contribution des professionnels est soutenue par une méthodologie d’observation structurée.

L’élaboration du projet

Le projet est co-construit avec la famille, plusieurs repères venant étayer la participation effective des jeunes et des parents :

  • Partir des besoins de l’enfant, en mobilisant des outils pédagogiques (exemple de la roue des besoins) facilitent la compréhension et la contribution à l’état des lieux comme à l’identification des axes de travail.
  • Les parents sont consultés en amont de la réunion projet,
    et la proposition de projet leur est ensuite présentée

Notre pratique : « Parler des besoins de l’enfant évite de placer les difficultés de la famille ou le PAD au centre. La roue des besoins est un support de discussion, d’information et de sensibilisation. Cet outil apporte de la continuité s’il est mobilisé tout au long de la mesure. »

Dans le cadre de la démarche projet, les professionnels sont attentifs à recueillir la parole de l’enfant seul : il y a une attention à restituer son avis, sa parole, son vécu.

Suivi et actualisation projet
Des temps de suivi des projets sont organisés très régulièrement en réunion d’équipe.

La Synthèse d’échéance
Un mois avant l’échéance de la mesure, une synthèse d’échéance permet de faire le bilan de la mesure et de l’ensemble des interventions menées par le service.

L’objectif est de retracer l’histoire et la dynamique familiale et de mettre en lumière les compétences parentales ainsi que les carences. La
relecture du PIE rédigé en début de mesure permet d’apprécier si les objectifs ont été atteints et si de nouveaux doivent être travaillés. Les observations de l’ensemble des membres de l’équipe et des partenaires permettent d’apporter une aide à la décision au magistrat ou au Président du Conseil Départemental quant à la poursuite ou à l’arrêt de la mesure.

Les rapports sont systématiquement restitués aux parents et jeunes.

→ Notre objectif : réussir une « adoption mutuelle », une amorce de confiance

  • LA PRÉVENTION DES RUPTURES

La capacité du service à prévenir les ruptures dans l’accompagnement est nécessaire à la continuité du parcours.

La mise en œuvre du répit

Le répit constitue une modalité d’intervention du Placement à Domicile permettant l’accueil provisoire de l’enfant chez un assistant familial positionné sur la situation.

Regard d’une assistante familiale sur le répit : « Les accueils répit apportent aux jeunes une pause dans les conflits familiaux. Cela leur permet d’en parler avec une tierce personne et peut permettre aux jeunes de se poser et réfléchir hors du contexte conflictuel.

Les critères d’accès au répit

Le répit est anticipé et préparé avec la famille. Il permet un espace d’apaisement, une prise de recul pour l’enfant et / ou la famille.

L’opportunité de la mise en œuvre d’un temps de répit est évaluée au cas par cas, des objectifs spécifiques étant déterminés à chaque fois.
Les objectifs suivants peuvent être identifiés.

  • Proposer à l’enfant un lieu différencié de son contexte de vie habituel lui garantissant un cadre sécure et bienveillant.
  • Permettre un espace d’apaisement, « une pause », pour l’enfant et / ou la famille, notamment en cas fatigue ou d’exaspération passagère.
  • Travailler avec la famille sur le fonctionnement
    familial.
  • Assurer une continuité de l’accompagnement
    de l’enfant en cas d’empêchement de la famille (hospitalisation…)

Les conditions de la mise en œuvre du répit

La mise en œuvre du répit implique l’adhésion des parents et de l’enfant.

Elle peut faire suite à une demande des parents, des enfants ou être proposée par l’équipe pluridisciplinaire pour faire face à une situation spécifique.

La durée du répit est ajustée au cas par cas, jusqu’à 10 jours (le plafond a été défini par l’ASE).

Ce qui fait la qualité d’un temps de répit selon plusieurs assistantes familiales : de l’intention, du respect, de l’écoute, mais aussi une préparation de l’accueil, qui passe par une connaissance du parcours du jeune et des raisons du séjour

placement A DOMICILE

L’ACCOMPAGNEMENT DE LA SORTIE

Les critères permettant de considérer une fin de mesure

Tout comme l’admission, la procédure de sortie est un temps important dans la prise en charge des enfants et des familles.

Des procédures différentes seront mises en œuvre en fonction de la fin de la prise en charge (main levée d’un PAD judiciaire, fin d’un PAD administratif, réorientation de l’enfant).

Plusieurs facteurs appellent à envisager une fin de mesure :

  • L’absence d’éléments de danger pour l’enfant
  • La prise en compte de ses besoins fondamentaux
  • La capacité des parents à identifier les difficultés de leur enfant et à se mobiliser pour trouver des réponses adaptées.
  • La non-adhésion de la famille à la mesure, qui empêche de progresser dans l’accompagnement.