COMMUNIQUE DE PRESSE – 29 Mars 2022
« Oubliés du Ségur » :
Des avancées positives mais les associations restent vigilantes :
Il faut aller jusqu’au bout.

Depuis Juin 2021, l’interfédérale des responsables associatifs du champ des solidarités et l’ensemble des associations gestionnaires du secteur social et médico-social n’ont cessé d’alerter les pouvoirs publics et le grand public sur l’importance des métiers de l’humain, pilier de notre système de protection sociale, à travers de nombreuses interpellations des services de l’Etat, de l’Agence Régionale de Santé et de chacun des 13 Conseils Départementaux d’Occitanie. Cette mobilisation a permis une prise en considération des problématiques d’attractivité de métiers de l’humain et des nécessaires revalorisations de ceux-ci en tant que priorité nationale.

L’attente était donc forte quant aux perspectives de la Conférence des Métiers du Social et Médico-Social, organisée le Vendredi 18 février dernier. A cette occasion, le Premier Ministre et le Président de l’Assemblée des Départements de France ont annoncé la revalorisation pour les professionnels de la filière socio-éducative du secteur privé non lucratif.

À la suite des annonces du Premier Ministre, nos organisations ont accueilli favorablement les engagements financiers pris par l’Etat et les Conseils Départementaux en faveur d’une revalorisation salariale des métiers de l’humain et des engagements en faveur de la formation des futurs professionnels et de celle de l’encadrement de proximité.

Le collectif interfédéral d’Occitanie salue les mesures envisagées pour le renforcement de l’attractivité des métiers de l’accompagnement social et médico-social et prend acte de la juste reconnaissance de l’action de ces professionnels.

Mais cette satisfaction reste mesurée face aux zones d’incertitude qui persistent.

L’annonce d’une revalorisation de la rémunération des travailleurs sociaux à hauteur de 183€ nets par mois, que nous réclamions depuis le début de notre mobilisation collective, est un pas important pour les professionnels. Rappelons en effet que près de 20% ont des salaires inférieurs à 1500€ par mois et que la moyenne des salaires de notre secteur est de 1770€ nets par mois.

Cependant, dans cette déclaration, trop d’incertitudes demeurent quant aux professionnels concernés par cette augmentation et quant au fait que les financements dédiés permettent bien de couvrir le coût pour les associations des revalorisations annoncées.

A l’occasion de notre rencontre avec Monsieur le Préfet de Région le lundi 28 mars, nos organisations ont ainsi appelé :
– à la nécessaire prise en compte de tous les professionnels dans cette revalorisation, qu’il s’agisse de l’encadrement socio-éducatif ou de toutes les fonctions supports et techniques des établissements et services, sans qui le bon fonctionnement des structures ne pourrait être assuré
– à la nécessité que soit garanti le juste niveau des financements permettant le mise en oeuvre des mesures de revalorisation salariales et ce, quel que soit le type de ressources publiques allouées des services (tarification ou subventions)

Au-delà des revalorisations salariales, nous avons également tenu à rappeler que l’attractivité des métiers dépasse la seule revalorisation des salaires. Celle-ci devra être renforcée par un engagement fort sur l’évolution des métiers et la formation. Cet accompagnement devra couvrir concrètement, d’une part, le renforcement du financement des formations et la valorisation des métiers et, d’autre part, la lutte contre la sinistralité à travers un programme national de prévention. Les premières mesures annoncées en ce sens sont les bienvenues telles que la création d’un comité des métiers ou encore une refonte des référentiels de formation. Toutes ces annonces devront avoir un impact sur la qualité de l’accueil, sur les services apportés aux personnes fragiles accompagnées.

Nous en appelons ainsi aux pouvoirs publics (Etat, Départements, Régions, Services publics de l’insertion et de l’emploi) et aux partenaires sociaux afin qu’ils continuent à œuvrer de concert pour améliorer les conditions d’exercices des missions qui sont confiées à nos structures et redonner une image valorisante de nos secteurs. Cette amélioration de la qualité reste notre principale préoccupation et répond à notre conception des conditions dignes de suivi et d’accompagnement des plus vulnérables de notre société.